1/ On dirait le Sud…
Elles se faisaient discrètes depuis leur première réalisation en duo, le Bistrot Rougemont, mais voilà que depuis l’automne, Virginie Friedmann et Delphine Versace sont sur tous les fronts. Après le bar de poche Babydoll et Matilda, un bel italien situé à quelques encablures de la plus belle avenue du monde, c’est avec La Riviera qu’elles font les grands titres. En ces temps gris et pluvieux, c’est du côté de la rue Lafayette qu’il faut aller chercher le soleil. Pour cette table d’inspiration méditerranéenne – comme on aurait pu s’en douter –, le studio Friedmann & Versace a mis en œuvre tout son talent et a transformé un ancien bistrot pas très sexy en véritable bijou aux accents fifties. Le mobilier a été dessiné pour l’occasion et les objets déco font partie des trésors que le duo aime chiner pour les distiller dans ses réalisations. Comme un bateau ayant jeté l’ancre, le bar s’élève au milieu du restaurant, avec sa coque faite de rotin et sa poupe sur laquelle on dîne. Sublime !
> La Riviera. 118, rue Lafayette, 75010 Paris.
2/ En selle !
On l’a surnommée « Pouliche » lors des Bocuses d’Or de 2001. A croire que ce sobriquet a marqué la cheffe Amandine Chaignot, qui se lance en solo aux rênes de sa toute première écurie. Disciple d’Alain Ducasse, de Jean-François Piège, de Yannick Alléno et d’Éric Frechon – rien que ça –, la jeune femme a trouvé une adresse des plus adéquates pour accueillir son restaurant au cœur du quartier des Petites-Écuries. Le lieu se joue en deux actes : le premier, en vitrine, invite à siroter un cocktail en attendant sa table ou son rendez-vous. Le second, attenant à une jolie cour arborée, s’ouvre sur une salle intimiste aux murs écorchés qui nous fait spectateur du rodéo des cuisines. Dans l’assiette, pas de cheval, plutôt du vert et du frais, surtout le mercredi qui sera 100% veggie. Le menu évolue chaque jour au gré des arrivages et des saisons. Hu dada !
> Pouliche Paris. 11, rue d’Enghien, 75010 Paris. Réservation conseillée…
3/ C’est la vie…
Aux abords de la place de la République, un Italien cache bien son jeu… Sous ses abords de New-Yorkais sophistiqué, That’s Life est pourtant un étalon rital pur jus. Mis en boîte par un Jean-Michel Wilmotte bien inspiré à coup de larges miroirs au plafond et de trompe-l’œil, les 170 couverts découvriront une carte qui fait la part belle à la cuisine traditionnelle de la mamma (arancini, burrata, spaghetti carbonara, pizzas, tiramisu…). Un an et demi auront été nécessaires aux architectes pour transformer l’ancienne bijouterie et son atelier en ce restaurant aux allures de loft, haut sous plafond, au style clairement industriel mais pas froid pour un sou.
> That’s Life. 179, rue du Temple, 75003 Paris.
4/ Double-je(u)
Après le succès de Substance (2008), Stéphane Manigold récidive dans la découverte de nouveaux talents. Cette fois, ce n’est pas un mais deux jeunes chefs qu’il met en lumière sur la scène de son nouveau restaurant, Contraste. Kevin de Porre et Erwan Ledru forment un duo à double facette. L’un est pyrénéen, attaché à la terre et à la culture du terroir. L’autre est breton, et fait donc vibrer sa cuisine de son amour pour la mer, la pêche (durable !), l’iode… Le premier maîtrise les techniques gastronomiques à la perfection, le second est profondément attaché à l’innovation et à la création. Cette double dose de talent se traduit dans l’assiette par un menu de haute volée mais à prix accessible (39 € au déjeuner, 79 € au dîner). L’architecte Michel Amar a bien cerné la bipolarité ambiante en agrémentant le sublime espace aux moulures classiques de touches de modernité radicales toutes en couleurs, comme un écho aux assiettes du duo. De quoi perdre la tête !
> Contraste. 18, rue d’Anjou, 75008 Paris.
5/ Faites vos jeux !
Du chef Christophe Adam, on loue les éclairs et les apparitions sur petit écran. Mais on sait moins qu’il est également à la tête d’un restaurant à Paris, l’un des plus courus de la capitale pour son brunch. Le Dépôt Légal affole en effet les foules le dimanche, mais sert également tout au long de la semaine une cuisine généreuse et de saison. Après s’être dupliqué Rive gauche dans la Gare Montparnasse, le concept se décline depuis le mois de septembre au sein du tout nouveau Club Barrière des Champs-Elysées. Entre deux tournois de poker, Christophe Adam propose une cuisine fidèle à celle de ses deux précédents opus dans un cadre feutré très exclusif signé Bruno Borrione, ancien collaborateur de Philippe Starck. Si les joueurs pourront se délecter jusqu’à la fermeture des tables à 5 heures du matin, les gourmets devront s’acquitter du droit d’entrée du club de jeu après 14 heures pour pouvoir y manger.
> Dépôt Légal au Club Barrière. 104, avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris.
6/ Le French ramen
Quand l’un des meilleurs chefs du monde se fait un kiff, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Après avoir tourné la page des Bouquinistes, son précédent bistrot, Guy Savoy, trois étoiles au Michelin, s’offre une nouvelle cour de récré. Ce grand amateur de ramen, ces délicieuses soupes de nouilles japonaises, a décidé d’ajouter à cette recette ancestrale tout son talent. Désormais dotés d’un passeport savoyard, les ramens de Supu font mijoter la volaille fermière, le sabodet, la tomate et même le foie gras. Ils n’en oublient pour autant pas leurs racines en se mariant aux incontournables de la cuisine nippone. On aspirera – c’est la technique officielle – ses nouilles dans un décor décalé, chaussé d’un sol vert pomme et habillé de graffitis de l’artiste Fabrice Hyber.
> Supu Ramen. 53, quai des Grands Augustins, 75006 Paris.
> Et aussi : Libertino, le nouvel opus du mastodonte Big Mamma. Une joyeuse taverne nichée dans le 10e arrondissement dans laquelle les douceurs italiennes se placeront au milieu de la table et se dégusteront du bout des doigts. Ouverture le 6 décembre 2019 !