1/ Les Roches Blanches à Cassis
À la lisière du port de Cassis, cette maison de maître fin XIXe a renoué avec l’ambiance sophistiquée et légère des vacances à la mer. Chambres beiges gansées de noir comme un tailleur Chanel, salles de bains de marbre immaculé et salons polychromes : saisi à bras le corps par l’agence Kappel, l’hôtel a renoué avec son esprit Art déco. On s’attarde à la table iodée du chef Florian Cano, on s’abandonne aux mains expertes du spa Sisley, mais, surtout, on s’offre des plaisirs simples : flotter au ras du panorama dans l’une des deux piscines, sauter directement du ponton dans les vagues, partir pique-niquer sur une île grâce au pointu de la maison, paresser dans le jardin, face à la vue saisissante du cap Canaille, ce géant dont les falaises rousses chutent à la verticale dans la mer.
> Les Roches Blanches, 9, avenue des Calanques, Cassis, France. Tél. : 04 42 01 09 30.
2/ L’Arlatan à Arles
Racheté par Maja Hoffmann afin d’étoffer sa collection de belles maisons (Le Cloître, La Chassagnette et, tout récemment, le Grand Hôtel Nord-Pinus), l’ancien palais comtal a été transformé par l’imagination débridée de Jorge Pardo, artiste plasticien américano-cubain qui brouille constamment la frontière entre architecture, art et design. Deux millions et demi de tesselles vernissées à la main (soit 6 000 m2 de sols et de murs calepinés selon un dessin numérique) font de cet hôtel une expérience unique. Le mobilier et les portes fabriqués par des artisans de Mérida, au Mexique, un mur romain mitoyen avec les thermes de Constantin et les vestiges d’une colonne antique côtoient l’imposant escalier suspendu, tout de dentelle métallique, éclairé par une cascade de lanternes multicolores. Une œuvre d’art totale !
> L’Arlatan, 20, rue du Sauvage, 13200 Arles, France. Tél. : 04 65 88 20 20.
3/ Castelbrac à Dinard
Il a forcément fallu nager à contre-courant pour transformer l’aquarium du commandant Charcot en hôtel tendance ! Sandra Benhamou, décoratrice et designer, et Léonie Alma-Mason, architecte d’intérieur, ont su magnifier l’âme de ce bâtiment. Les 25 chambres ont été habillées de papier peint évoquant les fonds marins ; elles respirent la joie de vivre et la bonne humeur. À cela s’ajoutent un escalier fou qui craque sous l’épaisse moquette, la vue iodée sur les marées de la Manche et le restaurant Pourquoi Pas où l’étoilé Julien Hennote sert une cuisine de saison face à la baie de Saint-Malo… La perle se trouve bien sûr dans l’ancien aquarium lui-même, transformé en bar des années 30, où l’on aura la délicatesse de ne pas boire la tasse, mais des bulles de champagne !
> Castelbrac, 17, avenue George-V, 35800 Dinard, France. Tél. : 02 99 80 30 00.
4/ Le Monte Cristo à Paris
L’hôtel Monte Cristo rend hommage au goût d’Alexandre Dumas pour les voyages. Au bar 1802 (l’année de naissance de Dumas, lui-même petit-fils d’un propriétaire de plantations de canne à sucre sur l’île de Saint-Domingue), une superbe carte de rhums hors d’âge fournit une excellente occasion de réviser sa littérature. Pour teinter d’exotisme l’atmosphère qui transparaît dans son œuvre romanesque, les décoratrices Pauline d’Hoop et Delphine Sauvaget ont mis à profit leurs talents de chineuses. L’entrée évoque un cabinet de curiosités, la piscine en sous-sol a de faux airs de jardin d’hiver, noyé sous les palmes et les zelliges, et les suites ont l’exubérance des boudoirs XIXe tout en lampions chinois, motifs de kilims ou fresques à l’italienne.
> Monte Cristo, 20-22, rue Pascal, 75005 Paris, France. Tél. : +33 1 40 09 09 09.
5/ Les Roches Rouges à Saint-Raphaël
Trempées dans un mémento 60’s, Les Roches Rouges cochent toutes les cases de la Riviera rêvée, baignée de soleil et d’embruns. Dès le lobby, les références design ne trompent pas : le reptilien sofa de cuir DeSede, les appliques en argile du sculpteur Guy Bareff et une table de Charlotte Perriand. Et puis la vue, comme un aimant. Sur fond d’architecture moderniste, de bleu azur et d’ocre de l’Esterel, tout un collectif de talents a laissé son empreinte : les Festen (architectes), les Be-poles (identité visuelle), les Breheret-Desprez (antiquaires) et, au jour le jour depuis deux étés, la crème du terroir local qui permet au chef José Bailly de cuisiner « gastro » à La Terrasse (étoilée en 2019), et plus « casual » à La Plage.
> Les Roches Rouges, 90, boulevard de la 36e-Division-du-Texas, 83530 Saint-Raphaël, France.
6/ Le Voltaire à Paris
À la tête du petit groupe New Hotel, développé depuis cinquante ans entre Marseille, Paris et Bruxelles, Georges Antoun passe ici le relais à ses filles, Camille et Caroline, pour orchestrer la rénovation des lieux et leur exploitation. Le Voltaire vient donc de faire peau neuve en s’attachant à la mémoire du quartier, ses métiers et ateliers du meuble aujourd’hui investis par d’autres tribus créatives. Avant d’installer le canapé DeSede 600 paternel (encore lui !) dans le lobby fraîchement rechapé en granito, Camille Antoun s’est penchée sur l’agencement des 47 chambres et de la salle du petit déjeuner : murs bleu glacier, vert Véronèse ou jaune curry, calepinage noir et blanc et moquettes graphiques. Les amis designers, Marion Mailaender, Kostia et Pierre-Louis Gerlier, ont également mis leur grain de sel dans cet hôtel qui fleure bon l’air du temps.
> Le Voltaire, 3, rue Pétion, 75011 Paris, France. Tél. : +33 1 43 79 02 33.
7/ Ha(a)ïtza à Pyla-Sur-Mer
Déjà à l’origine de la rénovation de l’hôtel La Co(o)rniche, Philippe Starck a transformé une deuxième adresse emblématique du bassin d’Arcachon : l’hôtel Ha(a)ïtza (« roc » en basque). Il y applique la même formule (magique) : simplicité et convivialité. L’établissement eut son heure de gloire dans les années 30. Le bâtiment historique est devenu la porte d’entrée d’un monde magique et élégant, un univers fantasmagorique où s’entrecroisent photos de famille, souvenirs de voyages en Afrique et même une salle des trophées qui contraste avec un espace de réception immaculé, façon galerie d’art contemporain… Starck réunit les ingrédients de sa recette : éclectique, iconoclaste, déglingué, mais calculé. Et puis, des tabourets hauts en bois, des luminaires multicolores, une cheminée, une boutique, un spa, un (vrai) café, un coiffeur, une pâtisserie (incroyable) et 38 chambres – blanc sur bois clair – sans ostentation. Le lit fait face à la fenêtre et l’on est envoûté (marabouté ?) par l’odeur des pins. Chic, frais, intemporel, anti-ennui. Son restaurant le Skiff Club, mené par Stéphane Carrade, a décroché une étoile après moins d’un an d’ouverture.
> Ha(a)ïtza, 1, avenue Louis-Gaume, 33115 Pyla-sur-Mer, France. Tél. : 05 56 22 06 06.