Au nord de Rome, au milieu du quartier résidentiel de Parioli, se dresse un drôle de bâtiment : une soucoupe volante de béton soutenue par une forêt de piliers en béton gracile réservée à la pratique du volley. Edifié pour les Jeux olympiques d’été 1960, le Palazzetto dello sport est l’œuvre de l’architecte et ingénieur Pier Luigi Nervi (1891-1979).
Il constitue un fantastique témoignage de la libération des formes architecturales dans l’Italie d’après-guerre. Derrière ce foisonnement, se cache une innovation technique que Nervi a passé sa vie à développer : le ferro-cemente qui permet, grâce à des armatures en métal, de créer des formes audacieuses en béton. Nervi pensait ainsi retrouver le faste de l’ère gothique…
A quelques mètres du Palazetto dello Sport, se trouve le MAXXI. Le principal musée d’art contemporain romain se constitue peu à peu un fonds architectural et il a hérité des immenses archives de Pier Luigi Nervi. L’an dernier, il a proposé à Formafantasma de s’y plonger pour créer une installation qui rende hommage à ce pionnier. Andrea Trimarchi et Simone Farresin, les deux designers de ce duo installé aux Pays-Bas, ont donc exploré ce fonds immense puisque Nervi était à la fois ingénieur, architecte et enseignant. Ils en ont tiré des plans et croquis mais aussi des enregistrements sonores de ses cours.
Pour mettre en forme cet hommage, les deux designers ont trouvé dans l’Alcantara un matériau aussi malléable que le ferrocemente. Ils ont décidé de l’utiliser pour déployer dans le bâtiment du MAXXI signé Zaha Hadid un dispositif fait de divers matériels de chantier et de draps d’Alcantara imprimés d’images d’archives des bâtiments de Pier Luigi Nervi et d’autres, qui l’ont inspiré, comme des façades gothiques.
A l’occasion du prochain salon de Milan (du 9 au 13 avril), Alcantara continuera son partenariat avec des designers. La marque italienne a en effet demandé à une poignée de designers dont Constance Guisset et Sabine Marcelis, de livrer au sein du Palais Royal de Milan une relecture des tapisseries tirées d’Ovide.
> « Nervi in the making », au MAXXI. Via Guido Reni, 4A, 00196 Rome. Jusqu’au 14 avril 2019.