Alors qu’on apprenait en fin de semaine la mort de Kevin Roche, Pritzker Prize 1982, la Fondation Hyatt a dévoilé ce 5 mars, le lauréat 2019 de son prestigieux prix, souvent considéré comme le Nobel de l’architecture. Arata Isozaki devient ainsi le 8e Japonais à être récompensé après Kenzo Tange (1987), Fumihiko Maki (1993), Tadao Ando (1995), Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa de Sanaa (2010) et Toyo Ito (2013) et Shigeru Ban (2014).
Cette année, tous les pronostics ont été déjoués, de la même manière qu’en 2018, quand Balkrishna Doshi avait été distingué à 91 ans ou en 2015 avec le choix posthume de Frei Otto. La fondation a choisi de récompenser une carrière plutôt que de faire le pari d’une personnalité prometteuse. Né en 1931, l’architecte nippon est reconnu pour son approche avant-gardiste depuis les années soixante. Parmi les nombreux bâtiments qu’il a réalisés figurent le Musée d’art de Los Angeles (1981-1986), première commande d’Isozaki hors de son pays natal.
Le président du jury Stephen Breyer a souligné : « Arata Isozaki est un pionnier, il est l’un des premiers à avoir compris que le besoin d’architecture est à la fois mondial et local, que ces deux forces font partie d’un même défi. Depuis de nombreuses années, il s’efforce de faire en sorte que les régions du monde qui ont une longue tradition en matière d’architecture ne se limitent pas à cette tradition, et contribuent à la diffuser tout en apprenant du reste du monde. »
Cet architecte prolifique n’aura jamais eu l’opportunité de construire en France. Parmi ses derniers projets, l’Allianz Tower de Milan (2003-2014) et le Shanghai Symphony Hall (2008-2014). Son prix lui sera remis lors de la cérémonie qui se tiendra en mai au Château de Versailles.