Vous avez peut-être vu leurs fauteuils Croix à l’hôtel Molitor, à Paris, ou leurs chaises Ava à l’hôtel Régina de Biarritz, à moins que leurs suspensions Jules surplombant la réception du Grand Hôtel Beauvau, à Marseille ou Magnolia chez Fichon, à Paris, ne vous aient fait de l’œil ? Le mobilier, les accessoires déco, les luminaires et les carreaux en céramique du groupe Mambo Factory habillent en effet nombre d’établissements hôteliers, bars et restaurants à travers le monde.
Tout a commencé à Lisbonne. Après avoir quitté son poste dans l’industrie pharmaceutique et dessiné une ligne de tapis, Isabel Trêpa Torres a l’idée de créer une marque de mobilier milieu de gamme « made in Portugal ». Mambo Unlimited Ideas naît en 2009 avec une première collection, « Ettero » (comprenant les meubles Muse, Space et Mini Stool), signée de la jeune designer Claudia Melo.
Sept ans plus tard, à la suite du succès des carreaux de céramique en 3D Tejo, la dirigeante de la société lisboète lance Theia Creative Tiles, marque de carrelages moyen et haut de gamme fabriqués à la main, mêlant savoir-faire traditionnel et design contemporain. Au même moment, Isabel Trêpa Torres décide de se diversifier dans le luminaire en créant le label UTU pour répondre à la demande de ses clients. Petit dernier, Dooq a vu le jour en septembre dernier avec une collection de mobilier d’exception visant le secteur du luxe, à l’image de la table Bonnie and Clyde, sculptée dans un seul bloc de marbre.
Les quatre entités de la galaxie Mambo Factory (23 employés au total) partagent un ADN commun que Claudia Melo, aujourd’hui directrice de création du groupe, qualifie de « frais, acidulé et sophistiqué ». Autres particularités : tout est fabriqué au Portugal, qui bénéficie d’une longue tradition de savoir-faire artisanal, et aucun produit n’est signé. « Nous ne mentionnons jamais le nom des créateurs, car toutes nos pièces sont issues du travail collectif des dix designers constituant notre studio », ajoute Claudia Melo.
Côté style, un vent vintage teinté d’Art déco souffle sur la maison lisboète. « Nos collections sont souvent issues de recherches iconographiques portant sur la période 1930-1960. Nous aimons les formes audacieuses, le mélange des matières, des textures et des couleurs », précise-t-elle. Parmi les grands noms qui ont profondément influencé son équipe créative, elle cite l’architecte américain John Lautner et la designer irlandaise Eileen Gray, pour son usage des formes fluides, des courbes et de différents matériaux.
Autant de caractéristiques que l’on retrouve, par exemple, dans la table ronde Bara, en marbre et laiton, ou dans les lampes Loop. Chez Dooq, velours et cannage en rotin se répondent avec le canapé Majestic, inspiré d’un voyage au Vietnam, tandis que l’exubérant miroir Souk fait cohabiter verre et franges en textile. Essentiellement destinés aux professionnels, les produits de la maison portugaise font le bonheur des décorateurs d’intérieur comme Laura Gonzalez, Lázaro Rosa-Violán ou Stéphanie Coutas, ainsi que des agences d’architecture intérieure telles que HBA ou Desjeux-Delaye.
Étonnamment, ce ne sont pas des meubles mais des insectes décoratifs en métal peints à la main qui figurent parmi les best-sellers de Mambo Unlimited Ideas. « Drôles, colorées et sophistiquées, ces petites bêtes pouvant être placées sur une table ou accrochées au mur nous ressemblent beaucoup, elles sont versatiles », souligne Claudia Melo. Côté mobilier, le fauteuil Ivy est emblématique de la marque. Chez Utu, la lampe la plus vendue se prénomme Magnolia ; elle est soulignée d’un grillage en métal. Quant à la suspension Star, enchâssée dans une structure géométrique, également métallique, elle semble changer de forme selon l’angle d’où on la regarde. Aujourd’hui, Mambo Factory se réjouit du succès et de l’attention que suscite leur dernier-né, Dooq, dont la gestation a duré deux ans, et planche sur les nouveautés à venir. On est curieux de découvrir le nouveau cru !