La Piscine de Roubaix étend ses espaces et ses collections

Sublime bassin Art déco devenu musée d’art et d’industrie André-Diligent en 2001, La Piscine vient de connaître une extension de plus de 2 000 m2. L’occasion d’aller redécouvrir son patrimoine, architectural et artistique, qui s’est doublement enrichi.

Le bassin, rythmé par les sculptures de Camille Claudel ou d’Antoine Bourdelle, baigne toujours dans la chaude lumière qui traverse la rosace en pâte de verre. Mais plus de 2 000 m2 supplémentaires encadrent désormais cette nef spectaculaire. Au nord, une première aile, dessinée par Jean-Paul Philippon – l’architecte déjà responsable de la transformation de la piscine en musée, en 2001 –, accueille le Panorama de la grand-place de Roubaix exécuté par l’Atelier Jambon-Bailly pour l’Exposition internationale du nord de la France en 1911.

L’entrée du musée avec, sur la gauche, une nouvelle aile.
L’entrée du musée avec, sur la gauche, une nouvelle aile. A. Leprince

Retrouvé à l’aube des années 2000 dans les combles de la mairie, ce vaste panneau de 13 mètres de long sur 6 mètres de haut, qui évoque le riche patrimoine industriel de la cité textile, a motivé l’extension. Il introduit la galerie de sculptures, une boucle scandée de quatre stations. D’abord, la statuaire de monuments publics représentée par les oeuvres des plus grands artistes du XXe siècle, d’Aristide Maillol à Chaim Jacob Lipchitz. Puis vient un couloir tapissé de portraits, en bois, en verre ou en plâtre patiné, comme celui en pied d’Ida Chagall (fille de Marc Chagall) par Chana Orloff, spolié pendant l’Occupation et miraculeusement récupéré. La visite se poursuit avec la reconstitution de l’atelier d’Henri Bouchard, transposé à l’identique de Paris à Roubaix avec ses 900 objets, qui précède enfin une salle vouée aux expositions thématiques.

Une galerie créée dans l’extension du bâtiment. L’architecte à la tête du projet est le même qui avait opéré la transformation de l’ancienne piscine en musée au début des années 2000 : Jean-Paul Philippon.
Une galerie créée dans l’extension du bâtiment. L’architecte à la tête du projet est le même qui avait opéré la transformation de l’ancienne piscine en musée au début des années 2000 : Jean-Paul Philippon. A. Leprince

Deux espaces sont consacrés aux expositions temporaires : s’y déploient Picasso et son bronze monumental, L’Homme au mouton, inspiré à la fois d’Auguste Rodin et d’Henri Matisse, ainsi qu’Hervé Di Rosa, représentant de la figuration narrative. À l’ouest, une deuxième aile est réservée aux membres du groupe de Roubaix, tel Eugène Leroy, qui firent rayonner l’art contemporain dans le nord de la France. « La plus belle piscine de France » des années 30 est devenue un écrin pour les quelque 71 696 pièces d’une collection singulière, qui mêle sans hiérarchie beaux-arts et arts appliqués.

> La Piscine. 23, rue de l’Espérance, Roubaix (59). Tél. : 03 20 69 23 60. Roubaix-lapiscine.com