Amis depuis quatorze ans, la décoratrice Élise Van Thuyne et le duo de designers Muller Van Severen se sont retrouvés autour de leur amour du détail pour réhabiliter la dépendance d’une villa Belle Epoque construite en 1907 à Gand (Belgique). En face de la demeure familiale, la bâtisse accueille désormais le studio de Fien Muller, une ex-photographe, et Hannes Van Severen, un ancien sculpteur, dont la décoratrice apprécie particulièrement le travail, et réciproquement : « J’ai intégré les pièces de Fien et Hannes dans plusieurs de mes projets donc ils connaissent parfaitement mon travail. Je crois qu’ils aiment la manière dont je transforme les espaces, avec le respect pour ce qui a été et ma façon contemporaine d’y répondre. »
Intégralement réagencé, le volume intérieur se dévoile dans toute sa longueur. Sous des combles dédiés au stockage, un bureau, un atelier et espace d’exposition se succèdent sans encombres, simplement séparés par des cloisons partielles qui dissimulent des panneaux coulissants translucides. Une façon simple et efficace de générer une fluidité visuelle et de circulation des plus actuelles, en contraste avec les grandes ouvertures d’origine et un escalier de bois brut déplacé au centre, « comme une sculpture ».
Au bas d’un pignon, la nouvelle baie en acier décline son rouge écarlate sur les nombreuses fenêtres existantes, disposées en enfilade face aux acacias et hêtres du jardin qui filtrent la lumière au sein de l’espace immaculé, volontairement dépouillé. « Le design est réduit au minimum, au strict nécessaire » explique Élise Van Thuyne. « J’ai achevé le projet avec l’éclairage et laissé vide la totalité de l’espace pour que Hannes et Fien puissent se l’approprier […] Je crois qu’ils voulaient un studio qui offre un équilibre entre le travail et le rêve. »
Echantillons et prototypes apportent leurs lots de couleurs à coté des pièces des deux designers. Leur table et leurs étagères Wire C#1 accordent leur métal à un comptoir en marbre et aluminium qui fait office de petite cuisine. Un aménagement à la fois spartiate et raffiné, empreint de la signature typique de l’architecte d’intérieur : « Une impression de calme, associée au réveil des matières ».