C’est une cantine comme Paris en a vu fleurir beaucoup ces derniers mois : des chaises Eames, du bois clair, de la végétation qui dégringole des murs… Sauf que celle-ci possède un truc en plus : sa cuisine ! Jason, son fondateur, a longtemps travaillé avec Andrée Putman. Au sein de l’agence de conseil en images de marque qu’il a fondée après avoir quitté son studio, il désirait mettre en pratique les préceptes qu’il recommande à d’autres. « L’époque est à l’image mais un restaurant ne peut pas tricher avec la réalité de ses assiettes : c’est bon ou ça ne l’est pas ! »
Dès le départ, l’idée est de créer un restaurant autour de la trilogie « Beau Bon Sain » mais reste à trouver un fil directeur. Les associés réunis autour de ce projet réalisent que nulle part sur la planète n’existe un restaurant centré sur le riz. Pourtant, cette céréale est consommée sur toute la planète et forme un trait d’union entre les cuisines italienne, chinoise, indienne, japonaise, russe, sud-américaine… Bref, un véritable esperanto gastronomique !
Pour mener à bien ce projet, la décision est donc prise de constituer une équipe multi-culturelle, afin d’imposer une carte transversale et bien dans son époque. Bien qu’il n’ait pas été initialement au programme, le 100 % vegan et sans gluten s’impose vite comme une évidence en cuisine. Ancienne du restaurant Jules-Verne à la Tour Eiffel, la chef d’origine hawaïenne revisite avec talent différentes traditions culinaires (du sushi aux arancini…). Si le Poke Bow (un bol qui mêle riz et légumes) de son archipel natal est bien entendu à la carte, il se glisse entre un curry thaï justement relevé et des succulentes gaufres de patate douce et farine de riz à la purée d’avocat. Parfois, les cultures s’entrechoquent, comme avec le sushi-donut (!!!). En privilégiant les ingrédients végétaux et locaux ainsi que les circuits courts, les prix restent doux (autour de 20 € au déjeuner).
La salle a été créée par Camille Jacoulet (MAES) autour d’une table commune (une réminiscence de celle installée par Andrée Putman au CAPC de Bordeaux ?). Le bois clair tranche avec les papiers peints exotiques et luxuriants. Quant aux toilettes, elles sont conçues comme une échappée dans la jungle. Si l’inspiration de l’architecte vient de la Californie, où ce genre de cantines pullule, elle a su conserver des traces d’imperfection dans ce quartier historique de la capitale.
Le lieu propose également une carte de cocktails élaborés sur place, à partir de fruits de saison. Il se murmure que l’on pourra bientôt les siroter dans un speakeasy qui devrait voir le jour l’année prochaine au sous-sol de Riz Riz.
Enfin, Riz Riz propose dans une autre adresse toute proche un Rice Bar avec des plats – à base de riz bien sûr… – à emporter. Deux riz différents (noir, blanc, rouge, gluant…) avec au choix 3-4 toppings (tajine de patate douce, dal de lentilles…) dont les recettes changent chaque semaine pour 7,5 €. Et bien entendu, tout est fait sur place le jour-même…
> Riz Riz. 221, rue Saint-Martin, 75003 Paris. Tél. : 01 83 89 39 70. Le midi, du lundi au samedi. Le soir, du jeudi au samedi.
> Riz Riz Rice Bar. 78, rue des Gravilliers, 75003 Paris. Tél. : 09 80 84 12 53. Du lundi au vendredi.
