Après une formation à l’école Strate puis des expériences chez Michael Young à Hong Kong, Doshi-Levien pour l’un et Benjamin Hubert pour l’autre, Nathanaël Désormeaux et Damien Carrette sont revenus à Paris pour créer leur studio en 2014. Depuis, ils enchaînent les collaborations avec Cinna, La Manufacture du design ou Roche Bobois. Pour IDEAT, ils racontent la naissance de leur buffet César, que vient d’éditer Hartô.
« Nous nous connaissons depuis longtemps avec Hartô… On s’est rencontrés la première fois lors des speed-datings du VIA (des rencontres entre éditeurs et jeunes designers, NDLR), l’année où nous avons ouvert le studio en 2014. D’entrée, ça a matché entre nous, sans qu’il y ait de projet précis à ce moment-là car Hartô venait de lancer sa première collection. Mais on a gardé contact et on se croisait souvent…
De notre côté, le studio a rapidement grossi et avec Mathieu, le DA de Hartô, on s’est dit en 2015 qu’il fallait qu’on se revoit. On a été surpris de le voir ressortir des projets qu’on lui avait présentés au speed-dating du VIA. L’intention de départ était évidemment d’évoquer une barrière. Le projet était conçu en panneaux de textile qui se repliaient comme un étui d’iPad, en accordéon.
Au final, on a opté pour du bois, qui colle plus à l’image de Hartô, à son ADN. On a donc choisi du chêne massif et des épaisseurs généreuses… Plutôt que d’assembler les lattes une à une, on a préféré rainurer un grand plateau pour obtenir cet effet de barrière. Cela revient beaucoup moins cher. En plus, grâce au bois, César revendique clairement sa ressemblance avec la barrière. Il y a un côté rustique mais sophistiqué, qui évoque à la fois la plage et la campagne. La silhouette existait mais comme dans toute collaboration avec un éditeur, le projet passe à la moulinettes des impératifs de fabrication et de commercialisation. Le projet a évolué dans les matériaux, les détails, les épaisseurs…
Initialement, ce meuble a été dessiné dans le cadre d’une collection, accompagné d’un petit bureau et d’une bibliothèque. César jouait le rôle de délimitateur d’espace ; c’est un meuble qui a été pensé à 360°. Dans cette optique, on trouvait l’idée de la barrière très pertinente. Dans notre travail, nous aimons créer des meubles qui flirtent avec l’aménagement d’espace.
Cette collaboration s’est vraiment bien passée : on a saisi quel était l’ADN de Hartô et ce que nos personnalités pouvaient y apporter. Pour nous qui venons de la mobilité et de la voiture, dessiner du mobilier est un kif ultime. Le processus est plus subtil, plus fun, plus esthétique aussi… L’échelle de production plus modeste permet d’expérimenter et d’être plus créatif. Cela ne nous empêche pas de nous passionner pour les nouveaux moyens de transport. Nous travaillons en ce moment sur un projet de trottinette électrique qui devrait sortir d’ici la fin de l’année. »
Le buffet César est disponible en quatre finitions : naturel, bleu pétrole, gris clair ou rouge, 1 390 €.