Mardi 13 mars, lors de l’ouverture à Cannes du MIPIM, le Marché International des Professionnels de l’Immobilier, le promoteur russe Emin Iskendirov, PDG du groupe Hermitage Plaza, a annoncé avec une certaine confiance la date de livraison des deux tours qu’il compte prochainement construire à La Défense. Un projet conçu par Foster+Partners et dont la construction devait initialement s’achever en 2016 puis en 2020, et qui devrait finalement voir le jour à l’horizon 2024, pour marquer le paysage des Jeux Olympiques à Paris.
Hauts de 320 mètres, les deux bâtiments de 86 étages s’apprêtent à dépasser de 16 mètres le Shard londonien de Renzo Piano pour devenir les gratte-ciel à usage mixte les plus élevés d’ Europe. Une taille record, néanmoins inférieure de quatre mètres à celle de la Tour Eiffel afin de « respecter l’icône architecturale nationale », d’après le magnat de 42 ans dont le projet s’inscrit dans l’axe historique de la capitale, reliant aujourd’hui le Louvre à l’Arche de la Défense.
Situés le long de la Seine, à Courbevoie, les bâtiments doivent symboliser la nouvelle porte d’entrée du quartier d’affaires de la Défense, initié dans les années 60, en y apportant la mixité d’usages qui lui fait défaut. En plus des 40 000 m2 de bureaux, le projet se destine donc à accueillir un hôtel cinq-étoiles, une douzaine de restaurants, un spa, une piscine, des commerces de luxe et appartements panoramiques, ainsi qu’une galerie et un auditorium hébergés avec d’autres bureaux au sein de trois bâtiments, plus modestes, qui s’ajoutent aux tours pour encadrer une place publique tournée vers le fleuve.
Evasées, les enveloppes facettées tel un diamant sont calculées de manière à favoriser un ensoleillement et une ventilation naturelle, tandis que la trame diagonale de la structure, déjà employée par Norman Foster pour l’Hearst Tower new-yorkaise ou le 30 St Mary Axe de Londres, minimise la quantité d’acier nécessaire au chantier qui doit débuter au début de l’été prochain, après la destruction des immeubles actuels.
Un timing serré, alors que 17 habitants vivent toujours dans l’une des résidences de la parcelle… A l’origine des reports successifs du projet – en plus du délai lié à l’obtention des dérogations administratives nécessaires à la construction d’édifices de si grande hauteur –, ce conflit avec la population ne semble toutefois plus inquiéter le promoteur, qui a déclaré hier voir « enfin les choses en rose, après dix ans de difficultés ».