Le 15 juin 2005, la Samaritaine fermait officiellement ses portes. Douze ans plus tard, des centaines d’ouvriers s’activent chaque jour sur le chantier pour réanimer ce fleuron architectural créé en 1870 au cœur de Paris. Au bord de la Seine, l’ensemble se compose de quatre bâtiments (Rivoli, Jourdain plateau, Jourdain verrière et Sauvage), soit 70 000 m2 en partie classés au titre des Monuments historiques et propriété de LVMH depuis 2001. À terme, le projet, intégralement financé par le groupe de Bernard Arnault, soit 500 millions d’euros, abritera un hôtel de luxe de 72 chambres (Cheval blanc), 23 000 m2 de surfaces commerciales représentatives du savoir-faire français, des bureaux, une crèche de 80 berceaux et 96 logements sociaux.
De nouveaux usages et une mixité nécessaires pour repositionner la Samaritaine dont l’écrin était devenu inadapté – mais aussi surdimensionné – pour un seul grand magasin généraliste. « Ce programme mixte nous a permis de combiner le respect du patrimoine et la sécurité des personnes, explique Jean-Jacques Guiony, le patron de la Samaritaine. C’est un projet privé d’intérêt général à plusieurs titres. La rénovation de cet ensemble architectural exceptionnel va faire revivre le quartier qui a souffert de la fermeture, va créer des emplois et va participer au rayonnement de Paris en tant que plus belle ville du monde. »
Selon Marie-Line Antonios, directrice générale de la Samaritaine : « Cette reconversion nécessite une ingéniosité et une créativité de tous les instants pour faire cohabiter des activités qui ne le feraient pas naturellement. Un hôtel de luxe et des logements sociaux, je pense que c’est une première mondiale ! »
Dans cette ville où la confrontation entre patrimoine et architecture contemporaine crée régulièrement la polémique, le projet défendu par LVMH a connu une histoire houleuse. Dénouement du scénario : la décision finale du Conseil d’État qui a définitivement donné son accord en juin 2015 pour que les travaux démarrent. Le permis de construire obtenu en décembre 2012 avait tout bonnement été annulé par deux fois. La raison ? Des associations véhémentes jugeaient, entre autres, inappropriée et non conforme la façade en verre signée Sanaa qui renouvellera l’image de l’enseigne sur la rue de Rivoli. Résultat : trois années de blocage pour un chantier qui n’a finalement démarré qu’en septembre 2015.