Emboîtée dans les escaliers du Panier, c’est le genre d’adresse un peu secrète que s’échangent les initiés, les esthètes, les discrets qui cherchent avant tout le calme et l’âme d’un lieu sans s’éloigner de la gouaille du Vieux-Port. Et d’âme, cet ancien couvent du XVIIe siècle en possède à revendre tant les propriétaires, Inès et Nicolas Tassy, ont religieusement restauré des années durant chacune des pièces, jadis refuges d’une communauté jésuite après avoir servi de fonderie de canons.
Aujourd’hui, ses neuf suites se posent en marge des codes formels de l’hôtellerie ou de la familiarité d’une maison d’hôtes. Libre au visiteur d’inventer son séjour, d’y vivre sa vie à sa guise, puisque chaque appartement offre une cuisine équipée dernier cri. Revisitée en maison de famille, la bâtisse profite d’espaces généreux et lumineux, de 35 à 95 m2, où parfois la charpente apparente, garante d’authenticité, cadre si bien avec l’intemporel.
Passionnée de design contemporain et chineuse patentée, la personnalité d’Inès transparaît dans le choix du mobilier : ici des fauteuils de Paola Navone (Gervasoni), là une chaise longue de Le Corbusier-Perriand-Jeanneret (Cassina), ailleurs des candélabres de la maison centenaire Pierre Mouret. Sans parler des étagères de livres amoureusement choisis, qui ajoutent au sentiment de se croire chez soi.
Si le linge fourni évoque les trousseaux d’hôtels, le service en chambre s’adapte à la demande des voyageurs – au minimum une fois par semaine –, qui, pour les plus affranchis d’entre eux, peuvent aussi disposer de la buanderie en toute liberté. Ici, la discrétion est une vertu cardinale. On aime se cacher au Couvent, c’est la seule chose à savoir.
Le Couvent. 6, rue Fonderie-Vieille, 13002 Marseille.
Tél. : 06 26 26 41 94. Fonderievieille.com
La nuit : 130 €, 140 € ou 160 € selon les suites. À la semaine : 780 €, 840 € ou 960 €.