Artisan joaillier à Toulouse – il a sa boutique rue Antonin-Mercié –, Marc Deloche est aussi architecte diplômé et mène de front ses deux passions avec succès. Tombé amoureux de la ville, de ses parements de brique et de son art de vivre, ce Montpelliérain vit à deux pas de la Place du Capitole où il a trouvé le nid de ses rêves. « Une amie voulait mon opinion professionnelle et m’a fait visiter cette maison. Elle ne l’a pas prise. En revanche, j’ai eu un coup de foudre à cause de sa situation en centre-ville et du fait qu’elle fonctionnait aussi comme un appartement. »
Pour la première fois, Marc Deloche est donc devenu… son propre client. Ne pouvant contourner les contraintes de ce rectangle de 4,5 mètres de large sur 25 mètres de long, il en a tiré le meilleur parti. En récupérant le garage, l’entrée biscornue devient plus vaste et théâtrale grâce à un papier peint cinétique qui se combine à la moquette black & white optique dessinée par notre architecte. Il fallait oser ! « Et savoir s’arrêter, d’où ce parti-pris fort placé dans les angles rentrants pour garder la surprise sans trop insister », sourit Marc.
Cette maison à la silhouette « slim » renferme en plein cœur une verrière monumentale où s’invite une vénérable fougère arborescente de 80 ans d’âge. En plus de son effet spectaculaire, cette cage de verre apporte de la lumière naturelle à la cuisine habillée de pierre d’Iran blanche et noire ainsi qu’à l’espace salle à manger-salon dont les rideaux verts masquent à peine le ravissant petit jardin à l’arrière.
Fan de design, Marc Deloche a créé dans ses 220 m2 un univers de collectionneur averti, entourant les tables Knoll de fauteuils Swan d’Arne Jacobsen et de la Lounge Chair de Charles et Ray Eames dans sa version cuir moutarde d’origine, un meuble hérité de son grand-père. A côté, les lampes Shogun de Mario Botta en laiton 70’s ou ultra-contemporaines de Marco Lodola illuminent le plateau de marbre des années 50 monté sur quatre respectables hippocampes de bronze.
Ce décor d’esthète mixe des objets qui lui sont chers comme ces céramiques de Vallauris des Frères Cloutiers, le vase Medusa de Gaetano Pesce et la platine vinyle Pro-Ject jaune citron, ou encore la table de banquet 70’s chinée ornée d’une photo format XXL signée Matthieu Salvaing.