En 2050, l’Afrique franchira le cap des 2,5 milliards d’habitants, selon les estimations de l’Unicef, soit environ un quart de la population mondiale. À la clé de cette explosion démographique, des besoins colossaux qu’il faut d’ores et déjà anticiper, notamment en termes d’urbanisme. À 15 kilomètres de Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso, une ville nouvelle va ainsi être créée ex nihilo.
Pour l’heure, cette vaste plaine n’est encore qu’un no man’s land soumis aux aléas du climat sahélien. Demain, la cité, baptisée Yennenga en hommage à la plus populaire des princesses burkinabé, devra accueillir 80 000 personnes. Un concours international d’architecture et d’urbanisme a donc été lancé afin de concevoir une ville capable d’entrer pleinement dans le XXIe siècle, mêlant spécificités locales et perspectives durables. Une commande XXL doublée d’enjeux à la fois humains, culturels et écologiques.
Architecture-Studio (associée aux Burkinabé d’Agence Arcade), Beckmann N’Thépé, Coldefy & Associés Architectes Urbanistes et Hardel + Le Bihan Architectes, avec le promoteur CGE Immobilier comme maître d’ouvrage, ont été désignées agences lauréates au printemps 2017. Quatre studios français et un burkinabé ont ainsi uni leurs talents mais aussi leurs visions prospectives pour imaginer le cœur de Yennenga (centre-ville et boulevard principal), soit 750 000 m2 répartis sur 110 hectares, faisant la part belle aux espaces verts.
Une ville avant tout pragmatique, qui convoque le bon sens en tenant compte des caractéristiques du climat local : l’utilisation du soleil, la maîtrise des vents importants et de trop rares précipitations. Objectif ? L’autonomie énergétique. Car il s’agit également, à Yennenga, de jeter les bases d’un modèle, celui de la ville africaine de demain, véritable enjeu pour les années à venir.