Peu de paysages méridionaux ont échappé à la spéculation immobilière. Entre la presqu’île de Giens et le Lavandou, la corniche des Maures, admirablement préservée, est l’un d’entre eux. Construite dans les années 60 – à une époque où l’on parlait peu de protection du littoral –, l’architecture en arc du Bailli (@lebaillidesuffren) ouvre à 180° sur les merveilleuses îles d’Or, avec celle du Levant plein pot.
Racheté par le groupe Algonquin, l’hôtel fait cette année l’objet d’une rénovation magistrale, orchestrée par François Champsaur. « Sur ce site magique, il s’agissait de faire entrer la Méditerranée dans le bâtiment, avant de refondre celui-ci dans sa végétation luxuriante », commente l’architecte et designer parisien, qui garde à l’esprit son Sud natal. Ocrée de frais, la façade fait écho aux tomettes et aux claustras de terre cuite que la vigne vierge viendra habiller pour épouser le jardin en un vocabulaire contemporain. Associé aux tamaris et à l’Eucalyptus, l’ensemble distille un charme indiscutable.
Deux étages plus bas que le lobby, le restaurant principal – le Loup de mer, auquel s’ajoute L’Escale, les pieds dans l’eau – a repris des couleurs sur fond de panneaux en iroko massif, tout en s’ouvrant largement sur l’extérieur.
Émaillé de bleu électrique, le bar s’avance comme une proue. « Là, il fallait tailler, effeuiller les palmes inférieures, on ne voyait même plus la vue », note le paysagiste Jean-Laurent Félizia, qui n’a eu que quelques pas à faire pour trouver l’inspiration, au Domaine du Rayol, mitoyen du 4-étoiles, « le plus beau site du Var », un tour du monde végétal enchanteur déployé sur vingt hectares. Grec d’origine, Stéphane Demichelis, tient lui aussi à mettre terre et mer dans les assiettes. Sa bouillabaisse en convainc déjà plus d’un.
Le Bailli de Suffren.
18, avenue des Américains, 83820 Rayol-Canadel-sur-Mer.
Tél. 04 98 04 47 00
Lebaillidesuffren.com
Chambre à partir de 230 €, petit déjeuner inclus.