Les locaux de Petite Friture prouvent qu’on peut faire de tout espace un bureau paisible. Entre joli studio de design et lieu de travail « normal », ici, du mobilier aux luminaires, puisés dans le catalogue de la maison, tout stimule l’esprit. Ce qui n’empêche pas d’avoir des plantes en pot suspendues au plafond, une photocopieuse et du pêle-mêle. L’attention portée au confort mental de l’équipe est évidente. Ne serait-ce que dans le décor graphique et apaisant de la salle de pause. Coursier ou fabricant, quiconque entre ici perçoit, en un coup d’œil, l’harmonie d’un univers entier. Et ses accents poétiques ne mettent pas non plus à distance. C’est le fruit d’un travail précis.
La sauce de Petite Friture (@petitefrituredesign), repérée dès 2009 dans le quotidien Libération, a fini par prendre. À parler de son projet, Amélie du Passage rappelle comment développer une maison d’édition, entre audace créative et réalité du marché. La diffusion du nom de Petite Friture, à ses débuts, donnait pourtant l’impression de revendiquer une modestie dont on doutait qu’un jour elle puisse traverser les frontières. À tort.
Au départ, Petite Friture se résumait à deux personnes dans une chambre de bonne, au 6e étage d’un immeuble parisien, dont Amélie, 30 ans, diplômée de HEC, qui avait d’abord travaillé dans la culture. À fréquenter les foires d’art, son intérêt s’est de plus en plus porté sur le design. Sa fascination est devenue telle qu’elle en a fait son métier. Les designers qui travaillent avec elle, de Constance Guisset au duo de Pool (@pool_studio) en passant par Noé Duchaufour-Lawrance (@noeduchaufourlawrance) ou Sam Baron, ne craignent aucune rivalité. Elle se sent créatrice… d’entreprise, ce qui ne l’empêche pas, en tant qu’éditrice et directrice artistique, d’avoir une idée précise de ce que toute création doit apporter à Petite Friture. La petite boîte est devenue une PME de vingt-cinq personnes, toujours en progression.