« Je suis un bébé de François Roche », lance Vanessa Mitrani. On l’imagine mal en pupille. Quand François Roche, l’un des pères fondateurs de Roche Bobois, la repère en 1998, il est membre de jury aux Beaux-Arts. Il la retrouve en voie de professionnalisation en 1999 avec ses fauteuils réalisés en Inde puis l’année suivante, lors de son dernier travail post-diplôme sur la texture du verre. François Roche s’attarde sur les cubes de verre de la créatrice. Elle se déclare ; il lui dit oui et lance la production de ses objets en verre. Depuis, cette indépendante n’a jamais raté aucun congrès Roche-Bobois. C’est là que, deux fois l’an, on voit, au comportement des acheteurs du réseau venus du monde entier, les produits désirés par le marché.
Directeur des collections contemporaines, Nicolas Roche pousse Roche Bobois vers un rôle d’éditeur plus que de simple négociant. Avec Roberta Fumia, responsable du pôle objets de décoration, accessoires et luminaires, il développe des « collections d’accessoires en liaison plus ou moins directe avec les familles de produits ». Vanessa Mitrani, la jeune pousse, n’a pas été phagocytée. Elle a vu l’accessoire devenir capital. Roberta Fumia voit en elle « une personnalité, une force de proposition, loin des briefs étriqués ». Nicolas Roche lui fait aussi confiance : « Vanessa nous propose du jamais-vu qui se distingue du mobilier. » Ce à quoi Roberta Fumia renchérit : « À l’étranger, on parle désormais des vases Roche Bobois. Ils sont représentatifs du “French art de vivre”. »
De son côté, Vanessa Mitrani apprécie justement l’acuité du regard de Roberta Fumia. La maison Roche Bobois se transforme petit à petit, notamment sous l’impulsion de l’éditeur Jean-Dominique Leze, avec ses collections « Nouveaux classiques ». La prochaine fois que vous verrez un couple regarder à travers la vitrine d’un magasin de ce spécialiste du mobilier contemporains, il se pourrait bien que ce soit pour admirer un accessoire… essentiel !