Conscients de leurs faiblesses mais aussi de leur potentiel, les designers thaïs n’hésitent pas à partir à l’étranger pour parfaire leur formation et s’initier aux autres cultures. Le TCDC, l’organisme étatique qui organise la Chiang Maï Design Week, a donc dédié son espace d’exposition à la coopération entre designers étrangers et locaux. Le programme « Here and There » a ainsi réuni de designers néerlandais et d’autres thaïs qui ont travaillé sur la culture des villageois. C’est dans le même esprit que, côté français, Sam Baron, Studio Nocc et Charlotte Juillard ont livré le fruit de leur collaboration avec Rush Pleansuk et Thinkk Studio.
Réunie par la spécialiste du design et consultante Chloé Braunstein, leur exposition « Transfer(s) » proposait 18 pièces en bambou, laque, céramique et indigo, basées sur les savoir-faire du pays. Sarngsan Na Soontorn, professeur à l’Ensci, a aussi convié ses étudiants à se pencher sur ces techniques ancestrales pour réaliser des équipements de physiothérapie lors d’un workshop en collaboration avec l’hôpital de Chiang Mai. Un thème dont se sont également emparées les équipes de l’université Aalto à Helsinki et de la faculté des beaux-arts de Chiang Mai, qui ont réfléchi à l’amélioration du cadre de vie des personnes âgées et de leur relation avec leur voisinage.
Branche majeure de l’économie thaïlandaise, l’artisanat doit se tourner vers la création contemporaine pour survivre. Conscient de cet enjeu, le gouvernement promeut plusieurs projets, dont « Easy Thai », une collaboration entre designers et artisans à laquelle se sont joints Atelier 2+ et Thinkk Studio. Ce duo surdoué, qui a participé à l’exposition « Transfer(s) », a également développé « Thingg », une collection de petit mobilier et d’objets conçue avec des artisans spécialisés dans diverses techniques.