Jonathan Adler, l’antidépresseur

Ne vous y trompez pas ! Ce joyeux luron à l’humour corrosif est une entreprise de design et d’architecture d’intérieur à lui seul. Très en vogue aux États-Unis, son style jovial est réputé meilleur pour le moral que le Prozac ! C’est donc gaiement qu'il vient d’ouvrir son nouveau showroom new-yorkais de 6 000 m2.

Devant lui, évitez les épithètes telles que farfelu, chic joyeux, lunatique, kitsch ou bizarre… Il déteste ces étiquettes collées sur ses lumineuses atmosphères pop et baroques à la fois. Jonathan Adler vaut mieux que ça, même si l’orange survitaminé, le vert chartreuse et le bleu Californie sont les leitmotive de sa palette.

Le bouillonnant Jonathan Adler dans son studio.
Le bouillonnant Jonathan Adler dans son studio. todd-tankersley

Son humour imprègne jusqu’à son livre de conseils en décoration My Prescription for Anti-Depressive Living (Mon ordonnance pour une vie anti-déprimante, 2005). Chez lui, un appartement de 232 m2 à Manhattan, où il teste créations et nouvelles idées tout en battant régulièrement son mari Simon Doonan au ping-pong, le pimpant se mêle au piquant, le drôle au sérieux, l’anecdotique au muséal.

A gauche, le « Maxime Daybed » au cadre en laiton sculptural et étincelant.
A gauche, le « Maxime Daybed » au cadre en laiton sculptural et étincelant. DR

« Mon style en trois mots ? Moderne, américain et glamour, nous lance-t-il, ajoutant, pince-sans-rire, mais ne vous y trompez pas, je travaille dur pour que ce design si sérieux hurle de chic et murmure son insolence à qui sait le regarder. » Cet esprit irrévérencieux plane dans sa nouvelle boutique de 6 000 m2 stratégiquement placée près du Decoration & Design Building à New York, une pépinière de décorateurs et de designers entre Lexington Avenue et East 58th Street. Depuis 2002, la Floride et la Californie, notamment, lui doivent leurs atmosphères les plus folles, fraîches, amusantes, éclectiques et… bien pensées.

Dans le nouveau showroom new-yorkais, on retrouve les collections raffinées, fraîches et vitaminées du designer : ici, le fauteuil pivotant « Sebastian » et la table basse « Globo ».
Dans le nouveau showroom new-yorkais, on retrouve les collections raffinées, fraîches et vitaminées du designer : ici, le fauteuil pivotant « Sebastian » et la table basse « Globo ». DR

Pourtant, l’épure se cache souvent sous le culot, car Jonathan Adler adore les associations chocs pour nous en mettre plein la vue. « No limit » est sa devise : une chaise Fornasetti et un miroir Gio Ponti se glissent entre l’un de ses sofas parme et un vase de son cru à la gloire de Dora Maar !

La « Globo Demilune Pendant Light » réchauffe l’atmosphère d’une pièce en réfléchissant une lumière douce au plafond.
La « Globo Demilune Pendant Light » réchauffe l’atmosphère d’une pièce en réfléchissant une lumière douce au plafond. DR

Car le potier, voire le sculpteur n’est jamais loin. L’homme s’est en effet fait connaître avec ses poteries vendues en 1993 à son premier client, Barneys New York. « À SoHo, nos bureaux sont placés entre mon atelier de poterie et le four ! J’y suis tous les jours pour travailler et réaliser les moules des objets que j’imagine », nous confie-t-il.

Le design du « X-Bench » lui permet de s’intégrer dans des intérieurs tant classiques que contemporains.
Le design du « X-Bench » lui permet de s’intégrer dans des intérieurs tant classiques que contemporains. DR

À 50 ans, ce businessman possède 15 boutiques, un site de commerce en ligne florissant et ses créations sont distribuées dans plus de 1 000 points de vente. Un homme comblé en somme, qui s’amuse comme un fou, dont le – vrai – dada est l’aménagement de sa mirifique maison de Shelter Island (Long Island).

Diaporama : À New York, mesure de la démesure

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