Métamorphoser La Rotonde de la Muette, brasserie culte du XVIe arrondissement ? Mission accomplie plutôt qu’impossible. Parce que Robin et Stephen savent lire une ville, ils cherchent aussi leur inspiration dans l’histoire des styles sans jamais verser dans la reconstitution. Leur premier voyage ensemble à Paris ? C’était pendant une période de Noël. La cata ! Les Parisiens réveillonnaient chez eux les rues étaient désertes. Ils en rient encore, bien que ne tarissant pas d’éloges sur la capitale française. Elle a pour eux le visage d’Eddy Bénézet, propriétaire de La Rotonde. Pendant les deux ans qu’ont duré les travaux, Eddy a bombardé le duo de questions. La Rotonde, c’est sa chair et son sang. Il y a trente ans, sa mère faisait l’acquisition de ce lieu fondé dans les années 30 etIl habite à deux pas et lui-même habite toujours à deux pas. La mission du duo new-yorkais ? Faire évoluer l’adresse, de facture classique, vers l’inattendu, sans qu’elle devienne branchée ni touristique. Le challenge absolu !
D’entrée, l’œil s’attarde sur les murs recouverts de noyer. Les plafonds aussi sont en bois. On se sent protégé mais pas enfermé. Robin décrypte : « Nous avons réfléchi à ce que nous devions changer ou garder en terme de confort. Il nous fallait définir telle ou telle sorte d’expérience. Sans surcharge ni trop d’épure, les deux grands travers actuels. » À table, la qualité des éclairages interroge. Les visages sont en effet très bien mis en valeur. Stephen explique : « Éclairer au mieux les gens, c’est mettre la beauté et l’émotionnel au premier plan sans pour autant négliger la fonction. » Dans la grande salle, le ciel peint du plafond est le clou du spectacle. Il rivalise avec le bar et sa structure en fleur, tout en bois et en laiton. Le mélange entre références et créations originales oscille entre ancien et rénové. L’aspect familier des lieux rappelle… qu’on n’y est jamais venu.