« Le baiser, qui n’a pas subi la moindre évolution depuis la nuit des temps, se trouve être la chose la plus nouvelle et la plus neuve dont nous disposions », écrit le poète grec Odysseus Elitys dans L’Espace de l’Égée (L’Échoppe, 2015). Élitis, qui tire son nom de l’écrivain, apporte chaque saison quelques innovations supplémentaires et un peu plus de pep à ce grand classique de la déco qu’est le papier peint. En 1988, quand l’enseigne est créée à Toulouse, l’ambition est de lancer sur le marché des dessins contemporains, ce qui se fait peu à l’époque. « Nous étions une jeune maison, sans archives, c’était plus facile de créer de nouveaux motifs », raconte Véronique Sonnier, qui travaille au bureau de style intégré à la marque depuis sa création.
Cet hiver, le studio a développé deux nouvelles collections qui s’inspirent des différents voyages effectués par l’équipe : Cuba, le Brésil, Madagascar, l’Équateur… Les dessins (cachemires, tartans, végétaux…) atteignent parfois des dimensions panoramiques, comme le motif de Cuba libre, des feuilles de palmier conçues pour orner un salon en panoramique de 4 x 3 mètres. Dans un format presque aussi gigantesque, A Big Splash évoque quant à lui des images floues d’environnements urbains, comme photographiés en pleine nuit. « De telles dimensions sont possibles grâce à l’impression numérique, mais nous avons aussi créé des effets de matière inédits, comme si des perles étaient assemblées sur le mur, par exemple, sauf qu’il s’agit de papier recouvert d’une couche vinyle lavable », explique la styliste, soucieuse de rappeler que la force de la marque est d’innover sur le plan technique. Sans parler des revêtements muraux de la gamme, fabriqués cette saison à partir d’un tressage de métal et de papier. « À la différence des papiers peints produits en quantité industrielle, ceux-ci exigent une fabrication méticuleuse, un peu comme dans la haute couture », précise Véronique Sonnier. Un soupçon de raffinement supplémentaire dans la maison.