Au départ, il y a la passion. Celle de Philippe Decelle, un collectionneur qui a commencé à sauver des objets de l’oubli lorsqu’il a aperçu des chaises de Joe Colombo au rebut. Les 2 000 pièces de sa collection, baptisée le Plasticarium, sont aujourd’hui la propriété de l’ADAM, nouvelle extension du célèbre Atomium de Bruxelles. Ancien bâtiment destiné aux fournisseurs, le musée proprement dit s’inscrit dans une boîte de 5 000 m2 immergée dans les 220 000 m2 de cet édifice, entre sol, colonnades de béton et plafond en nid d’abeilles. Le cabinet bruxellois Lhoas & Lhoas a respecté la structure originale. L’escalier extérieur a, lui, été dessiné par le studio Jean Nouvel. Il se distingue d’un escalier de chantier basique par moult effets graphiques et un jeu de miroirs. Les frères Lhoas, chargés de la scénographie, ont opté pour un parcours thématique plutôt que chronologique. « Il y a juste quelques “period rooms”, des espaces entièrement reconstitués et décorés dans le style d’une époque, dont une discothèque », révèle Arnaud Bozzini, directeur des expositions. Le musée de l’Atomium est une association privée, financée par ses recettes. Son plan de route est clair : dès mars 2016, la saison s’ouvre sur un panorama du design belge, de l’Art nouveau aux seventies, en collaboration avec Vitra. En avril, le musée accueillera Artview, une collection d’art privée. En septembre 2016, la quatrième édition d’Intersections, biennale de design belge, sera organisée ici avec Marie Pok, directrice du CID Grand-Hornu. Et en 2017, parmi les rétrospectives, celle du Bauhaus rappellera sans peine la montée en puissance de ce nouveau pôle culturel.
Jean Nouvel - Leon Elie